BEYROUTH — Les combats ont repris de plus belle mercredi à Alep, dans le nord de la Syrie, quand l’accord de cessez-le-feu conclu mardi qui devait permettre l’évacuation de civils en échange de la capitulation des rebelles s’est effondré.
Les frappes aériennes ont immédiatement repris contre la petite enclave densément peuplée que contrôlent toujours les insurgés dans l’est de la ville.
L’évacuation prévue des combattants et de dizaines de milliers de civils — et qui aurait, dans les faits, constitué la reddition des rebelles — a été suspendue.
Des militants et des insurgés coincés sur place rapportent que des dizaines de roquettes tirées par les forces gouvernementales sont tombées sur le secteur en avant-midi mercredi. Les frappes aériennes ont repris en milieu de journée. Le militant Mahmoud Raslan a dit que les forces du régime semblent déterminées à «tous nous tuer».
On ne sait pas si les avions étaient russes ou syriens. L’Observatoire syrien des droits de la personne, à Londres, rapporte la mort de six personnes. Un porte-parole des secouristes syriens a fait état d’une quarantaine de blessés et décrit un bombardement inimaginable «avec toutes sortes d’armes».
Un conseiller des rebelles a imputé l’effondrement de la trêve à l’intervention de l’Iran, qui aurait imposé de nouvelles circumstances aux insurgés. La trêve avait été négociée par la Russie, qui appuie le régime de Bachar el-Assad, et par la Turquie, qui appuie les rebelles, tandis que l’Iran est une alliée du gouvernement syrien.
Osama Abo Zaid a dit que l’Iran exige maintenant le retour des corps des Iraniens tués à Alep et la libération des otages iraniens détenus dans la province d’Idlib, qui est contrôlée par les insurgés.
Le gouvernement syrien, de son côté, a rappelé les autocars verts qui attendaient pour procéder à l’évacuation en bordure de l’enclave rebelle. Des pictures de la chaîne de télévision libanaise al-Manar — qui est affiliée au groupe militant Hezbollah dont les hommes combattent aux côtés du régime syrien — montrent les autocars vides qui repartent.
Un militant a dit que les résidants d’Alep ont l’impression d’avoir été dupés, puisque les bombardements semblent cibler les endroits où on leur avait demandé de se rassembler pour être évacués.
Le ministère russe de la Défense affirme que ce sont les rebelles qui ont repris les hostilités à l’aube.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a accusé la Russie et ses alliés de chercher à saborder l’entente. Il a notamment pointé du doigt l’Iran, les forces appuyées par l’Iran et le régime syrien.
Les Nations unies (ONU) avaient pour leur half réclamé tard mardi un accès à l’est d’Alep afin de confirmer que les affrontements avaient bel et bien cessé et pour gérer l’évacuation des civils et le retrait des combattants rebelles.
Près d’un millier de personnes blessées ou malades attendraient d’être évacuées.
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