BEYROUTH — Le président Vladimir Poutine a ordonné jeudi à l’armée russe de réduire sa présence en Syrie, où Moscou apporte un soutien essential au président Bachar el-Assad.
M. Poutine a fait cette déclaration alors que l’accord de cessez-le-feu conclu plus tôt par la Russie et la Turquie devait entrer en vigueur à minuit jeudi soir.
L’armée syrienne a aussitôt annoncé qu’elle respectera le cessez-le-feu à minuit jeudi soir. Dans une déclaration retransmise par l’agence de nouvelles SANA, l’état-major a soutenu que le cessez-le-feu faisait suite «aux succès accomplis par les forces armées», faisant apparemment référence à la reprise, plus tôt ce mois-ci, des environs d’Alep, tenus jusque-là par les forces rebelles.
Le président Poutine n’a pas voulu indiquer le nombre de soldats russes qui seront retirés mais il a assuré son soutien indéfectible au président Assad et le désir de la Russie de poursuivre la lutte contre «le terrorisme worldwide en Syrie».
M. Poutine a précisé que la Russie, qui appuie le président Assad, et la Turquie, qui appuie l’opposition, agiront à titre de garants de la trêve. Le président russe a ajouté que des négociations de paix entre le président Assad et des représentants de l’opposition se tiendront par la suite au Kazakhstan.
Le ministre russe de la Défense, Sergeï Choïgu, a affirmé que l’armée a mis en place une ligne téléphonique d’urgence avec l’armée turque pour surveiller le respect de la trêve.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a mentionné de son côté que le président désigné des États-Unis, Donald Trump, sera le bienvenu à la desk des négociations. Il a aussi indiqué que l’Égypte serait invitée à se joindre aux pourparlers de paix, tout comme l’Arabie saoudite, le Qatar et la Jordanie.
Un porte-parole du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué que l’accord prévoit «d’étendre à d’autres régions du pays le cessez-le-feu intervenu à Alep, d’assurer une aide humanitaire ininterrompue et de relancer le processus politique».
Un peu plus tôt, des médias turcs faisaient état de frappes aériennes menées par des avions russes contre Daech (groupe armé État islamique) dans le nord de la Syrie, en appui à l’offensive menée par les forces turques. S’il était confirmé, ce soutien aux troupes turques serait le premier apporté par Moscou dans le nord de la Syrie.
L’Related Press a appris que l’accord de cessez-le-feu couvre tout le territoire de la Syrie, y compris les banlieues est de la capitale, Damas. La trêve doit être aussi en vigueur dans des zones où l’«opposition modérée» est présente, notamment où existe une faction liée à al-Qaïda.
L’accord prévoit aussi que l’opposition pourra choisir elle-même sa délégation aux pourparlers de paix, qui se tiendront dans la capitale kazhake, Astana. Les négociations débuteront au cours du mois suivant le cessez-le-feu réel, et seront tenues en accord avec la résolution de décembre 2015 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution 2254 appuyait le principe d’une feuille de route vers une période de transition en Syrie, notamment des élections législatives et présidentielle après 18 mois.
Un essential groupe d’opposition en Syrie a apporté son soutien à l’accord de cessez-le-feu et promis que les factions modérées le respecteront — mais se défendront si elles sont attaquées. Ahmad Ramadan, de la Coalition nationale syrienne, a précisé que l’accord de jeudi prévoyait notamment l’arrêt des frappes aériennes et des bombardements.
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