Un jeune sur cinq a subi de la cyberintimidation

Metro Montreal

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OTTAWA — Une nouvelle étude de Statistique Canada conclut que 17 pour cent des utilisateurs d’web de 15 à 29 ans ont déclaré avoir été victimes de cyberintimidation ou de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes — soit environ 1,1 million de jeunes Canadiens.

Par ailleurs, les données provenant de l’Enquête sociale générale de 2014 révèlent que les jeunes homosexuels et bisexuels de 18 à 29 ans sont deux fois plus à risque de subir de la cyberintimidation ou du cyberharcèlement. Trente-quatre pour cent des jeunes homosexuels et bisexuels ont déclaré avoir vécu de la cyberintimidation ou du cyberharcèlement entre 2009 et 2014, comparativement à environ 15 pour cent chez les jeunes hétérosexuels.

Le groupe des 15-29 ans, où près de 100 pour cent sont des utilisateurs d’web, était d’ailleurs plus prone que d’autres de subir ces formes de victimisation en ligne. Et cette victimisation est encore plus fréquente chez les plus jeunes du groupe — les 15 à 20 ans —, révèle Statistique Canada.

Parmi les jeunes utilisateurs d’web âgés de 15 à 29 ans qui avaient subi au moins une de ces formes de victimisation en ligne, environ le tiers avaient vécu de la cyberintimidation sans cyberharcèlement, le tiers du cyberharcèlement sans cyberintimidation, et l’autre tiers avaient vécu les deux formes.

Les chercheurs ont aussi conclu que les facteurs sociodémographiques associés à la cyberintimidation et au cyberharcèlement ne sont pas nécessairement les mêmes: la cyberintimidation était plus fréquente parmi les groupes d’âge plus jeunes et chez les homosexuels et les bisexuels, alors que le cyberharcèlement était plus fréquent parmi les personnes seules jamais mariées et les femmes.

Statistique Canada a mesuré la cyberintimidation en demandant aux répondants s’ils avaient, au cours des cinq années précédentes, reçu des courriels ou des messages instantanés menaçants ou agressifs, s’ils avaient été la cible de commentaires menaçants ou agressifs transmis par web, s’ils s’étaient sentis menacés ou gênés par des pictures diffusées en ligne, ou s’ils avaient vu leur identité utilisée pour envoyer ou publier des renseignements gênants ou menaçants.

En ce qui concerne le cyberharcèlement, on a demandé aux répondants s’ils avaient, au cours des cinq années précédentes, reçu une consideration répétée et importune qui les a fait craindre pour leur sécurité ou celle d’une connaissance à la suite d’un échange électronique de messages ou de photographs indésirables.

Statistique Canada a aussi découvert que les jeunes Canadiens qui ont été «victimisés dans le passé» étaient significativement plus susceptibles d’être victimes de cyberintimidation et de cyberharcèlement. Ainsi, 31 pour cent des jeunes ayant subi une agression physique ou sexuelle avant l’âge de 15 ans ont été victimes de cyberharcèlement ou de cyberintimidation, par rapport à 13 pour cent chez les autres jeunes.

«La cyberintimidation et le cyberharcèlement sont associés à une probabilité accrue, pour les victimes, de souffrir d’un hassle de santé mentale ou d’avoir un faible niveau de confiance envers les autres, surtout parmi ceux ayant subi les deux formes de victimisation en ligne, écrit l’agence fédérale. Il importe toutefois de ne pas interpréter la cyberintimidation et le cyberharcèlement comme étant à l’origine des facteurs susmentionnés. On doit plutôt parler de liens associatifs.»

Puisque c’est la première fois que Statistique Canada se penche sur le sujet, il est inconceivable de mesurer l’évolution de ce phénomène.


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