En s’approchant de l’atelier de la luthière Fabienne Gauchet au presbytère Saint-Arsène, devenu depuis peu l’antre du Collectif Lutherie Montréal, une odeur de bois d’érable envahit les narines. À son poste de travail trône un violon à son stade embryonnaire. Couteau affûté à la principal, Fabienne Gauchet pèle tranquillement des lanières de bois de la desk d’harmonie, cette pièce qui s’emboîtera éventuellement à l’éclisse et au fond pour former le corps de l’instrument.
Au bout de trois ou quatre mois, estime Mme Gauchet, les courbes de ce violon auront été finement sculptées et son bois oxydé pour lui donner une teinte plus chaude. Il sera ensuite badigeonné de plusieurs couches de vernis. Quelques retouches esthétiques seront apportées à l’instrument afin de lui donner l’apparence vieillotte, craquelée et usée d’un violon ancien.
Derrière ce lengthy et fastidieux processus de fabrication, un défi de taille: recréer, une nouvelle fois, un véritable chef-d’œuvre de lutherie italienne du 18e siècle. Un violon signé par l’un des membres de la dynastie crémonaise, Joseph Guarnerius filius Andrea. «Une nouvelle fois», faut-il préciser, automotive Fabienne Gauchet a déjà réalisé cette prouesse. Et ce, si bien, qu’elle a obtenu pour cette copie du Guarnerius une double médaille d’or lors du prestigieux concours de fabrication de violons, altos, violoncelles et archets, organisé par la Violin Society of America, en novembre dernier, en Californie.
Scrutée par une trentaine d’specialists reconnus internationalement, sa création s’est distinguée parmi un lot de 200 violons, tant pour sa qualité de lutherie que pour sa sonorité. «C’est très émotif. C’est la shock et la consécration. J’étais fière de mon violon. C’est le plus bel instrument que j’ai présenté en compétition.» Fabienne Gauchet croit d’ailleurs être la seule à avoir reproduit ce modèle «un peu distinctive de par sa forme plus bombée».
Pour reconstituer ledit violon, elle a eu de la probability; un authentique violon Guarnerius se cachait à Montréal.
«C’est quand même assez difficile d’avoir accès à ces devices qui valent très très cher, souligne Mme Gauchet. C’est quelqu’un de Montréal qui m’a permis d’emprunter le violon pendant quatre ou cinq jours afin de prendre des pictures et des mesures. C’est assez uncommon de pouvoir étudier le violon en détail et d’avoir accès à ces devices.»
Avant la compétition de lutherie, une étudiante en musique de l’Université McGill avait également acquis le violon confectionné par Fabienne Gauchet, ce qui consistait un «gros avantage» pour cette dernière. «La musicienne l’a beaucoup utilisé pendant six mois. Ça aide beaucoup de présenter un instrument un peu plus joué, pour stabiliser la sonorité.»
Au fil des échanges avec la musicienne, certains réglages ont été effectués et la luthière a ainsi pu atteindre «le juste équilibre entre la précision, la projection et la richesse du son».
L’artisane derrière l’instrument
Voilà 25 ans que la luthière Fabienne Gauchet fabrique des devices à cordes, comme le violon, l’alto et le violoncelle.
À la supply de ce choix de carrière, un heureux hasard: celui d’avoir mis les pieds dans un atelier de lutherie en France, où elle a passé son enfance et son adolescence. Elle était simplement venue y apporter son violon pour en faire l’entretien. En plus d’être un endroit «assez charmant», la lutherie rendait potential la jonction de ses deux intérêts principaux: la musique et les travaux manuels.
Cet heureux adon l’a ensuite menée jusqu’en Angleterre, à l’école de lutherie de Newark, où elle a obtenu son diplôme en 1998. C’est à son retour à Montréal, en 2000, qu’elle a entamé sa carrière chez Wilder et Davis Luthiers, sur la rue Rachel. Quinze ans plus tard, à drive de persévérance et de endurance, elle a décidé de se consacrer à temps plein à la fabrication d’devices à cordes. Des devices destinés principalement à des musiciens montréalais, avec lesquelles Fabienne Gauchet a développé des relations harmonieuses.
«Ils reviennent me voir pour effectuer des réglages et je suis toujours contente de revoir leur instrument. J’observe dans quel état ils sont. Je les adapte et ajuste à mes plus hauts requirements. C’est vraiment chouette de pouvoir effectuer un suivi personnalisé avec les musicien et de voir l’instrument évoluer.»
Pour Fabienne Gauchet, ses succès internationaux dans des concours tels que celui organisé par la Violin Society of America ont l’effet d’une véritable caisse de résonnance dans la communauté de musiciens. Elle espère ainsi bénéficier des échos favorables de sa dernière victoire aux États-Unis pour que son nom remonte jusqu’aux aux oreilles d’autres musiciens de la métropole. «Plus j’aurais d’devices en circulation à Montréal, plus mes devices parleront d’eux même.»
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