Structure. Je les ai observés, analysés et comparés tout le week-end passé, mais il n’y a rien à faire: je ne réussis pas à être emballé par les projets finalistes destinés à donner une seconde vie aux vieilles voitures de métro MR-63 de la STM.
Et pourtant, j’étais si optimiste en apprenant la nouvelle de cet appel de projets! Je faisais partie de ceux et celles qui soutenaient cette idée de réflexion publique afin d’honorer ce pan de notre ADN urbain, ce symbole de l’ère moderne de Montréal.
En fait, j’avais même exploré le file avant que la STM n’entame ses démarches publiques, en étudiant la composition des voitures, leur viabilité dans un environnement extérieur, ainsi que des projets de conversion similaires à l’étranger.
Ces recherches m’ont confirmé deux choses. D’une half, les projets de conversion inspirants n’abondent pas sur la planète. Mis à half Londres, qui a transformé quelques voitures désuètes en eating places et en ateliers d’artistes, les cas comparables sont rares. D’autre half, la state of affairs de Montréal est particulièrement complexe étant donné la coquille en fibre de verre des MR-63, qui tolère mal les intempéries. Une utilisation extérieure exige non seulement des transformations importantes pour isoler les voitures contre le froid et les infiltrations d’eau, mais également pour éviter leur décoloration avec les années.
Malgré ces contraintes, l’envie de voir ce que nos cerveaux montréalais pourraient nous proposer dans le cadre d’un appel de projets me titillait.
Malheureusement, les propositions retenues prouvent que l’intégration de ce matériel roulant au contexte urbain reste une aventure périlleuse. Je pense surtout aux «projets signatures à grand déploiement», qui proposent d’intégrer les MR-63 à l’structure d’édifices. Pour citer une amie urbaniste, on a affaire à un devoir de mémoire mal exécuté, hors contexte et forcé, qui repose davantage sur la «gadgétisation» que sur l’hommage.
Prenons l’exemple de la firme d’structure Aedifica. L’idée d’intégrer des voitures au design intérieur d’habitations ou d’espaces à bureaux est charmante. Mais plaquer aléatoirement des voitures bleu poudre sur les façades d’un édifice quelconque? On s’enfonce dans le néo-kitsch, qui évoque la naïveté d’un projet universitaire. À la limite, une telle personnalité architecturale aurait pu être contextuelle pour un édifice lié à la STM. Or, ce n’est pas la vocation envisagée… aux dernières nouvelles du moins.
L’autre proposition d’envergure, le Projet MR-63, chapeauté par deux jeunes entrepreneurs et les architectes de Rayside Labossière, relève de la sculpture architecturale plus que du bâtiment traditionnel. Encore là, l’esthétisme grossier de l’initiative pourrait faire l’objet d’un vif débat, mais l’effort a tout de même un facet ludique étant donné sa nature artistique éclatée.
Cela dit, où peut-on insérer une telle sculpture sans qu’elle jure avec le voisinage? Et quelle est la viabilité d’un tel projet de café-bar et de tour d’remark? Les entrepreneurs espèrent pouvoir compter sur des donations privées, le sociofinancement et des bourses pour leur montage financier, évalué à three,5M$. Mais encore? Un modeste café-bar peut-il assumer à lui seul la gestion et les coûts d’entretien d’une construction permanente aussi imposante?
J’en doute.
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