Westworld – et si les robots ressentaient la nostalgie et la détresse?

Metro Montreal

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Westworld, l’ambitieuse nouveauté de la chaîne HBO, est sur les ondes depuis quelques semaines déjà et pour le second, elle ne fait que soulever des questions avec sa proposition … mais toute une panoplie de questions.

Mais tout d’abord, c’est quoi Westworld? C’est une adaptation d’un roman et d’un movie de Michael Crichton du même nom (oui oui, l’homme derrière Jurassic Park). En gros, des visiteurs fréquentent un parc d’points of interest où des robots sont présents pour leur permettre de vivre tous leurs fantasmes, absolument toutes leurs envies. Dans un Far West simulé, tout est permis. Meurtre, sexe, alcool, violence, la seule limite est l’creativeness de l’utilisateur. Évidemment, les robots finissent par se tanner et la donne change.

On parle ici des grandes lignes pour vendre l’émission, mais la manufacturing de HBO chapeautée par J.J. Abrams (Misplaced) est tellement dense et riche que ça ne lui rendrait pas justice que de résumer le tout en parlant d’un duel entre l’homme et la machine.

En effet, Westworld soulève plutôt de nombreuses questions sur l’éveil de la conscience de la machine, la notion de création d’une vie et d’une âme en plus d’introduire la pertinence du rêve et du memento dans un univers mécaniquement crée de toutes pièces. Des questions complexes, enrichissantes qui vont vous hanter après le visionnement.

C’est une recommandation que je ne fais pas à la légère parce que Westworld ne vient pas sans une certaine remise en query. Quelques critiques reprochaient à la série d’essayer de nous faire entrer dans la peau de ces robots à qui on installe des cauchemars et une certaine forme de conscience sans trop établir de liens affectifs avec eux, mais moi, je trouve que c’est la drive de la proposition.

Les enjeux de Westworld ne sont pas exclusivement humains. On nous présente aussi les répercussions de notre égo démesuré, de cette tendance qu’a l’homme de vouloir jouer aux créateurs tout-puissant et omniscient. En positionnant le récit autant du level de vue des machines que des hommes et des femmes derrière, on établit une réelle opposition et on ne souhaite pas forcément le succès de notre espèce, contrairement à d’habitude où les robots finissent toujours par se détraquer, souhaiter la fin du monde et nous les éliminons.

Ici, les robots ne se détraquent pas. Ils s’éveillent, ils évoluent, ils souhaitent appartenir à ce monde qui ne leur est pas accessible parce qu’ils sont confinés à l’intérieur de ce parc d’points of interest cauchemardesque construit avec les fantasmes et les envies matérialisés par nos plus bas instincts.

Une série à grand déploiement qui bouscule nos idées préconçues.

Si on avait le pouvoir de créer la vie artificielle, de la façonner à notre picture, pourrait-on lui en vouloir si elle souhaite s’émanciper et accéder, elle aussi, à une certaine forme de fantasme accessible?


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