Loin est l’époque où les seules formations de calibre collégial en jeux vidéo étaient celles offertes par le petit «Campus Ubisoft». Aujourd’hui, Montréal est le cinquième pôle mondial de manufacturing de jeux vidéo et compte plus de 200 studios et 20 000 étudiants universitaires suivant des formations dans un domaine pouvant être lié à la conception de jeux vidéo. Par contre, pour beaucoup de ces futurs gradués, il semble ardu de faire son entrée dans l’industrie.
«Il est beaucoup plus difficile qu’avant de se faire embaucher», déclare un groupe d’étudiants en informatique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Ces derniers ont d’ailleurs conçu un jeu de development de pilonnes électriques nommé Little Big pour le concours universitaire d’Ubisoft qui s’est tenu dans leur studio de Montréal la semaine dernière. Des étudiants en domaine liés à la conception de jeux vidéo de plus de 12 universités étaient sur place.
Pour un étudiant de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue qui était aussi présent, la «surembauche» pendant la pandémie serait une des causes derrière le manque d’opportunités en ce second. Entre 2019 et 2021, soit pendant l’ère pandémique, l’industrie québécoise du jeu vidéo a connu une croissance de four,7% au niveau du nombre d’emplois et de 33% en nombre de studios, selon une étude de l’Affiliation canadienne du logiciel de divertissement (ACLD).
Malgré la pénurie de main-d’œuvre, «c’est facile de se trouver un stage, mais pour un emploi, il y a beaucoup de refus», partage une autre étudiante de l’UQAT. Un élève d’une équipe de l’école Nad-UQAC mentionne sa crainte de voir l’industrie devenir plus difficile d’accès qu’elle ne l’est déjà. «Les critères sont rendus extrêmement serrés», dit-il. Les entreprises s’attendent à «des portfolios plus remplis que ce que les formations universitaires permettent de faire», selon lui. Même après la diplomation, il faudrait donc travailler sur d’autres projets avant d’avoir de réelles possibilities d’être embauché.
Les critères serrés relèvent de la recherche lively de vétérans qui savent former des développeurs plus novices. Cette tendance s’observait déjà en 2011 alors que le président d’Ubisoft Montréal de l’époque, Yannis Mallat, avait plaidé devant la Chambre de commerce de Montréal que la pénurie de «vétérans» pourrait miner l’industrie montréalaise du jeu vidéo.
Skills internationaux et intelligence artificielle
Les skills internationaux compétitionnent pour les mêmes postes que les étudiants montréalais, alors que la construction de l’industrie montréalaise met à disposition des entreprises en jeux vidéo en quête de l’employé idéal par le biais de six différents programmes d’immigration temporaire, selon une liste compilée par Montréal International. Le délai de traitement moyen pour la validation et l’octroi du droit d’immigrer se situe entre zero et 2 semaines pour la moitié de ces programmes.
Pour plusieurs des étudiants qui participaient au concours universitaire d’Ubisoft, les intelligences artificielles, qui savent générer des codes, pourraient rendre encore plus précaires les possibilités de carrière dans le monde du jeu vidéo. Avec ChatGPT, par exemple, un utilisateur peut générer des lignes de codes fonctionnelles pour animer des objets dans le moteur de développement de jeu Unity simplement en le demandant au robotic. D’autres étudiants voient d’un bon œil ces applied sciences qui pourraient permettre aux studios indépendants, lesquels ont moins de finances, de faire des productions plus grandes avec moins de ressources.
Avec Montréal comme pôle majeur, l’industrie québécoise du jeu vidéo contribuerait à 1,three& milliard de dollars du PIB québécois, selon une étude réalisée par la firme Aviseo.
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