Des entreprises de raffinage et de transformation ont un grand besoin de relève qualifiée, mais pourtant, plusieurs diplômés du seul programme collégial en son style au Québec ne se trouvent pas d’emploi.
D’ici 2022, la raffinerie Suncor de Montréal-Est pourrait être confrontée à une pénurie de major d’œuvre en procédés chimiques.
«On a besoin d’embaucher 40 nouveaux opérateurs de salle de commande au cours des cinq prochaines années», indique le directeur des opérations de la raffinerie, Stéphane Demers.
Selon Coeffiscience, le comité sectoriel mandaté par le gouvernement québécois pour développer la main-d’œuvre en chimie pétrochimie, raffinage et gaz, les chercheurs d’emploi ne sont pas au rendez-vous, et ce, malgré les besoins criants dans le secteur.
«C’est-ce qu’on voit sur le terrain, ce que les entreprises nous disent. C’est le deuxième métier pour lequel les entreprises nous disent qu’ils ont le plus de difficulté à recruter», indique le directeur général de Coeffiscience, Guillaume Legendre.
Une adéquation inexpliquée
Or, les finissants du seul programme collégial qui forme ces techniciens au Québec ont un taux de chômage supérieur à celui de la inhabitants en générale. Un sondage mené l’an dernier par Québec auprès de 82 diplômés du programme en methods de procédés chimiques du Collège de Maisonneuve révèle que 9% d’entre eux se cherchaient encore un emploi six mois après leur sortie de l’école. C’est trois fois plus élevé que celui chez les techniciens en procédés chimiques à l’échelle du pays, selon les chiffres de Statistique Canada.
«Qu’est-ce qui fait en sorte que les entreprises ne trouvent pas leur compte avec les gens qui sont disponibles sur le marché? C’est à voir, mais je sais que la query de la proximité entre le lieu d’origine des diplômés et le lieu de travail y est pour quelque selected», avance M. Legendre.
Au Collège de Maisonneuve, on reconnait le problème, tout en restant assuré que le contenu du diplôme d’études collégiales (DEC) de Maisonneuve correspond aux besoins du marché. «Environ 25 étudiants finissent le DEC chaque année, mais ce n’est pas assez pour l’industrie», reconnaît la conseillère en communication du cégep, Isabelle Bussières.
Des bourses pour attirer la relève
Des entreprises de la «chaîne du polyester de l’est», comme la raffinerie Suncor, l’usine de ParaChem et celle d’Indorama PTA Montréal espèrent attirer de la main-d’œuvre en offrant des bourses d’études qui incluent un stage ou un emploi d’été en entreprise.
La raffinerie Suncor veut même offrir sa bourse aux élèves de Calixa-Lavallée, dans Montréal-Nord.
Mardi, des dizaines d’élèves du secondaire de Pointe-aux-Trembles étaient à la raffinerie pour y entendre parler du DEC et du programme de bourse de l’entreprise.

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