Les chefs autochtones divisés sur les oléoducs

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GATINEAU, Qc — Un chef autochtone du nord de l’Alberta a appelé ses homologues à ne pas se laisser convaincre par les propos des militants environnementalistes qui s’opposent aux projets d’oléoducs et à l’exploitation des sables bitumineux.

À l’event de la rencontre extraordinaire des cooks de l’Assemblée des Premières Nations (APN) à Gatineau, mercredi, le chef de Fort McKay, Jim Boucher, a fait valoir que le bien-être économique de sa petite communauté crie de 800 habitants dépend de l’industrie pétrolière.

Sa réserve s’est tournée vers l’industrie pétrolière dans les années 1980, a-t-il relaté, alors que sa state of affairs économique s’enlisait. La collaboration établie a permis de créer des emplois pour les membres de sa communauté, a-t-il soutenu.

Sans les sables bitumineux, le peuple de Fort McKay serait pris dans la pauvreté, a dit M. Boucher.

Les projets énergétiques controversés tels que celui de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan, en Colombie-Britannique — approuvé récemment par le gouvernement de Justin Trudeau —, se sont retrouvés au coeur des discussions, mercredi, à Gatineau.

Il ne faut pas que les Premières Nations se laissent diviser par l’industrie des hydrocarbures, a renchéri le grand chef de Kanesatake, Serge Simon.

Le chief mohawk du Québec est parmi ceux qui ont signé le Traité contre l’enlargement des sables bitumineux, entériné en septembre par de nombreux cooks autochtones du Canada et des États-Unis qui ont promis de s’unir dans la lutte contre tout projet de development d’oléoduc.

«Je ne laisserai pas l’industrie nous diviser, le chef Boucher et moi», a dit Serge Simon.

Il a toutefois ajouté qu’il était de la responsabilité des cooks autochtones de combattre les menaces qui pèsent contre l’eau, la terre et les peuples.

«Les Premières Nations seront les premiers réfugiés climatiques. Il n’y a aucun doute», a-t-il soutenu.

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr, avait directement contacté le chef de Kanesatake pour s’excuser d’avoir dit que les forces de l’ordre interviendraient si des manifestations non pacifiques surgissaient en opposition à des projets d’oléoducs.

Le Canada tolère non seulement la contestation, mais celle-ci fait partie des caractéristiques qui définissent les Canadiens, avait-il dit à sa sortie de la réunion du cupboard, mardi.

De son côté, le premier ministre Justin Trudeau était aussi revenu mardi sur cette «remarque malheureuse» de son ministre en s’adressant aux cooks réunis à Gatineau.

Le chef nationwide de l’APN, Perry Bellegarde, a reconnu que les Premières Nations sont divisées sur la query des oléoducs, notamment sur celui de Kinder Morgan qui doit s’étendre de l’Alberta à une banlieue de Vancouver.

L’APN n’a pas de place officielle sur un tel enjeu, a-t-il indiqué, ajoutant du même souffle que les communautés revendiquent leur droit à l’autodétermination.


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