Le gouvernement du Québec doit interdire dans son ensemble les activités d’Airbnb, réclament des organismes se portant à la défense du droit au logement.
Les Comités logement de La Petite-Patrie et du Plateau Mont-Royal, ont demandé une intervention rapide de la half des élus municipaux et provinciaux pour que cesse une tendance qui pourrait s’avérer «catastrophique».
«La nouvelle Loi 67 ne fonctionne pas, lance Philippe T. Desmarais, porte-parole pour le Comité logement de La Petite-Patrie. Malgré les nouveaux inspecteurs et les amendes plus salées, nous constatons d’immenses lacunes.»
La législation, adoptée en décembre 2015 vise à améliorer l’encadrement de l’hébergement touristique. Un établissement ferait ce sort d’exploitation commerciale s’il offre une location de chambre d’appartement ou de maison contre une rémunération et pour une période de moins de 31 jours, à des touristes ou des personnes qui voyagent et sur une base régulière.
Or, la loi indique que les permis d’exploitation sont émis uniquement s’ils concordent avec les règlements de zonage propres aux villes et arrondissements, ce qui n’est souvent pas le cas selon les organismes montréalais.
En effet, selon les données obtenues en juillet 2016 par les comités auprès du ministère du Tourisme du Québec, aucun constat d’infraction n’a été envoyé et aucune amende n’a été émise par le Directeur des poursuites criminelles et pénales concernant Airbnb depuis l’adoption de la Loi 67.
«Les moyens qui ont été mis en place pour baliser ce phénomène comptent sur la bonne foi des utilisateurs, mais cela ne fonctionne pas, automotive plusieurs agissent dans l’illégalité parce qu’il y a trop d’argent à faire. Les dénonciations prennent trop de temps et les inspecteurs agissent trop tard», souligne Martin Blanchard, porte-parole du Comité logement du Plateau – Mont-Royal.
60,2% des logements à louer sont disponibles 290 jours par année -« Airbnb – L’économie sans partage », doc réalisé par le Comité logement de la Petite-Patrie.
Selon le rapport diffusé par le Comité logement de La Petite-Patrie, les logements à fort taux d’occupation sur Airbnb peuvent récolter en moyenne 1125 $ par mois, avec un revenu maximal potentiel de 2520$.
«Resserrer la vis»
Selon le député de Mercier, Amir Khadir, les interventions auprès des utilisateurs basées sur les dénonciations ne sont pas suffisantes.
«La ministre Boulet doit resserrer la vis. Il me semble pourtant que ce ne serait pas sorcier de consulter le website d’Airbnb : toutes les offres de logement y sont affichées ! », s’insurge l’élu de Québec solidaire.
Rapports cinglants
Les deux associations ont publié mardi 29 novembre deux rapports montés dans leurs secteurs dressant un portrait noir de l’software en ligne qui permet à tout le monde de louer un espace contre une rémunération.
«Airbnb a des conséquences néfastes sur le nombre de logements locatifs dans les arrondissements, en plus de faire grimper les prix et de nuire à la qualité de vie des résidents», affirme M. Blanchard.
L’arrondissement du Plateau – Mont-Royal se place au premier rang en termes d’utilisation de l’outil virtuel à Montréal avec 2 919 annonces placées en 2015, suivi de Ville-Marie avec 2 032 annonces. Rosemont – La Petite-Patrie se place au troisième rang avec 1 204 annonces listées en 2015.
Dans Rosemont – La Petite-Patrie:
Sur les 1288 offres d’hébergement sur Airbnb dans l’arrondissement en mai 2016:
769 offres (59,7%) sont des appartements ou des maisons complètes.
501 offres (38,9%) sont des chambres à louer.
60,2% des logements à louer sont disponibles 290 jours par année.
Dans le Plateau – Mont-Royal:
Près de 30% des espaces proposés à Montréal proviennent de cet arrondissement.
Environ 5% de l’ensemble des logements du Plateau sont proposés sur la plateforme.
Montréal determine parmi les 10 villes les plus populaires sur Airbnb. Plus de 10 000 hébergements y ont été proposés en 2016.
Plus de détails à venir.
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