Il n’est pas toujours évident pour les personnes analphabètes ou peu alphabétisées de saisir les messages transmis par la Santé publique et le gouvernement du Québec sur la COVID-19. Afin de leur venir en aide, La Jarnigoine, centre d’alphabétisation dans Villeray, travaille avec plusieurs organismes et specialists pour rendre plus clair les annonces gouvernementales concernant la crise sanitaire.
En mars 2020, les activités de La Jarnigoine en présentiel ont dû être arrêtées afin de respecter les mesures sanitaires. Après plusieurs semaines de rendez-vous téléphoniques, le centre a réalisé que plusieurs de leurs members avaient de la difficulté à comprendre les messages du gouvernement sur la COVID-19.
«Il était temps qu’on agisse et qu’on fasse quelque selected pour sensibiliser la Santé publique sur l’enjeu de l’alphabétisation. On a formé une coalition composée de partenaires avec qui on travaillait déjà depuis quelques années et avec d’autres organismes du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation», explique Amélie Bouchard, animatrice à la Jarnigoine. Le projet a démarré en octobre et il a été financé par le ministère de l’Éducation. Depuis la création de cette coalition en collaboration avec la Santé publique de Montréal, une multitude de projets occupent les journées de La Jarnigoine, notamment au sujet de la littératie.
«Dans leur plan stratégique, la Santé publique a une propriété de participation citoyenne. Ils veulent faire participer les citoyens et c’est là où l’enjeu de la littérature devient incontournable», rajoute Mme Bouchard.
Plusieurs termes difficiles à comprendre
En entrevue avec Métro, Amélie Bouchard a expliqué que plusieurs ideas reliés à la crise sanitaire n’étaient pas faciles à saisir pour les personnes ayant des problèmes d’écriture et de lecture.
«Le idea de la distanciation physique, c’était comme du chinois pour eux. Des ideas comme asymptomatiques ou aérosols ne sont pas évidents à comprendre non plus», mentionne-t-elle.
Au début du projet, la Santé publique a fourni plusieurs paperwork du gouvernement à La Jarnigoine. Les membres de l’organisme ont vu que ces paperwork n’étaient pas adéquats pour les personnes analphabètes.
«Il faut avoir la method, mais ça prend de l’expérience auprès de ces personnes-là pour comprendre remark il est potential de traduire un message de manière easy», mentionne Mme Bouchard.
Amélioration nécessaire au niveau de la communication
Des initiatives comme celle de La Jarnigoine sont essentielles selon Louisane LeBlanc, candidate au doctorat et chargée de cours au Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal.
«Le message doit être clair, vu que la transmission est communautaire, donc tout le monde doit comprendre ce qui doit être respecté pour que la communauté puisse être en mesure de se protéger», précise-t-elle.
Selon des données recueillies en 2012 dans le cadre du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE),& 53& % des& Québécois éprouvent des difficultés à lire.
Selon Mme LeBlanc, la Santé publique a de la difficulté à maîtriser le message à transmettre aux Québécois. Toutefois, elle précise que traduire un message, peu importe pour qui, n’est pas une tâche facile.
«Quand on traduit un texte, c’est souvent sur un sujet qu’on ne connait pas à la base. Si je devais traduire un texte sur la COVID, j’aurais plein de choses à lire sur le sujet avant de traduire le texte pour bien comprendre de quoi je parle», souligne-t-elle.
Amélie Bouchard croit aussi que le gouvernement doit être meilleur au niveau de la communication des messages sur la COVID-19. «Il va falloir que les divers départements gouvernementaux fassent plus d’efforts pour rendre leurs messages plus clairs. Il faut changer la tradition de la communication au Québec.»
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