Depuis décembre 2015, les Carrefours jeunesse-emploi (CJE) mènent un projet pilote en employabilité, nommé Créneau carrefour jeunesse. Ils ont pu le réaliser grâce aux 10 M$ que le gouvernement provincial accordait autrefois aux Boards jeunesse, qui eux se sont retrouvés sans le sou. Bilan après environ un an d’expérimentation.
L’hiver dernier, le CJE du Sud-Ouest de Montréal a embauché un intervenant, Steve, pour suivre 25 jeunes dans leur démarche en autonomie sociale et professionnelle. Mélanie Bissonnette est l’une d’entre eux.
«Je vois un psychiatre, je suis allée en désintox, on a fait des visites de métiers, a souligné la femme de 22 ans. J’ai un nouveau cercle d’amis, j’ai plus confiance en moi, j’ai des meilleures relations avec ma famille. C’est ici que j’ai vécu mes meilleurs moments des dernières années.»
Au sein des 25 CJE pilotes, plus de 200 jeunes ont bénéficié de providers semblables, c’est-à-dire d’un accompagnement personnalisé vers la réinsertion au travail ou à l’école. Mélanie participe également à un autre volet, le volet volontariat. Avec huit autres jeunes, elle a travaillé à l’organisation et la promotion du pageant de courts métrages Longue vue sur le courtroom, qui a eu lieu du 19 au 27 novembre.
«C’est une expérience de travail et une découverte de soi, a affirmé Jérémie de Léon, 20 ans, un autre membre de l’équipe. Maintenant, je me vois entreprendre des projets et me lancer en affaires.»
«Ça a sauvé ma vie.» –Mélanie Bissonnette
Le Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ) est en practice de documenter la mise en œuvre et les résultats du projet pilote dans l’optique d’un déploiement dans les 110 CJE du Québec en janvier 2017. En date du 30 juin, 180 projets avaient été réalisés ou étaient en cours de réalisation pour plus de 2300 members. Parmi ceux-ci, on compte notamment un projet de simulation d’entreprises et un autre de bénévolat avec des jeunes du secondaire.
«Jusqu’à présent, notre constat est que ça répond aux besoins des jeunes, a estimé Éric Lefebvre, directeur général du CJE du Sud-Ouest, appuyé par le directeur général du RCJEQ. On n’a pas eu de difficulté à embarquer des jeunes dans nos projets. Les nouveaux fonds nous ont permis d’aller plus loin dans les projets que nous avions déjà et d’en lancer des plus concrets, plus structurés.»
Un 4M$ disparu
Les Boards jeunesse, qui tiennent encore des activités dans 10 régions du Québec malgré l’absence de financement gouvernemental, déplorent que 4M$ des 14M$ qu’ils obtenaient jusqu’en juin 2015 aient «disparus pour être remis au Secrétariat à la jeunesse».
Ce price range servait à des activités de participation citoyenne par et pour les jeunes, comme l’organisation de débats entre candidats aux élections, le soutien financier à des projets initiés par les jeunes pour améliorer leur milieu de vie et la manufacturing de guides pour inciter les jeunes à participer aux situations démocratiques. Le RCJEQ a indiqué qu’il ne reprenait pas réellement ce mandat.
Le type de ces 4M$ sera connu avec le dévoilement prochain de la Stratégie d’motion jeunesse 2016-2021, selon Émilie Lord, responsable des relations avec les médias au Secrétariat du Conseil du trésor. Mais Florence Côté, présidente du Discussion board jeunesse de la région de la Capitale-Nationale, estime que ce transfert «explicite une nouvelle course gouvernementale». «On soutient majoritairement des organismes jeunesse et des non des organismes jeunes. Les organismes jeunes sont constitués de jeunes qui travaillent pour les jeunes, et c’est l’atout et l’avant-gardisme que démontrait le Québec jusqu’en 2015», a-t-elle déploré.
Comments