OTTAWA — Des diplomates canadiens à Washington ont averti le gouvernement fédéral plus tôt cette année, bien avant l’élection présidentielle américaine de novembre, qu’un gouvernement américain sous la gouverne de Donald Trump nuirait à la façon dont les deux pays coopèrent dans la lutte contre les changements climatiques.
Dans des rapports destinés à Affaires mondiales Canada, obtenus par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’info, les diplomates critiquent aussi la place protectionniste du républicain en matière de commerce worldwide.
Moins de deux mois avant l’élection du eight novembre aux États-Unis, ceux-ci ne semblaient toutefois pas redouter une victoire de Donald Trump, alors qu’ils relevaient que Hillary Clinton allait probablement devenir présidente compte tenu de l’avance que lui conféraient les sondages.
Ces constats ont été faits dans une série de rapports de surveillance de la campagne électorale américaine produits par l’ambassade du Canada à Washington.
Ces paperwork mettent en lumière la façon dont Justin Trudeau voyait une éventuelle présidence du milliardaire new-yorkais.
Ils permettent par ailleurs de comprendre pourquoi le premier ministre canadien a évité de formuler des commentaires négatifs à l’égard de Donald Trump au cours de la campagne électorale — un comportement qui a été applaudi après que le magnat de l’immobilier a été élu président.
L’ambassade du Canada s’était dite inquiète de l’effet d’une administration de Donald Trump sur la lutte contre les changements climatiques. En mai, les diplomates estimaient que le républicain allait «au minimal» tenter de renégocier l’accord de Paris sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
À l’époque, le Canada et les États-Unis célébraient alors qu’ils venaient de renouveler leurs voeux de lutter ensemble contre le réchauffement de la planète.
Justin Trudeau s’était valu les compliments de Barack Obama pour sa contribution aux négociations ayant mené à l’accord de Paris.
«Donald Trump a nié que les changements climatiques sont causés par l’homme (et) il y réfère comme «& un canular& » et une «& forme de taxe très coûteuse& », soulignent les diplomates dans un rapport daté du 25 mai. Il va même jusqu’à dire qu’ils ont été créés par la Chine pour miner l’industrie américaine.»
Les auteurs du rapport notent par ailleurs que Donald Trump a dénigré l’Agence américaine de safety environnementale (EPA) et menacé de l’abolir.
La semaine dernière, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a dit que le Canada appellerait Donald Trump à être un allié dans la lutte contre les changements climatiques et qu’il entendait faire valoir que le déploiement d’efforts en ce sens contribuera à créer des emplois.
Or, le président désigné des États-Unis a, depuis, nommé le procureur général de l’Oklahoma Scott Pruit à la tête de l’EPA. Ce dernier s’oppose aux politiques environnementales de Barack Obama. Il a aussi attribué le poste de secrétaire de l’Énergie au gouverneur du Texas Rick Perry, connu pour ses liens avec l’industrie pétrolière de son État.
Quoi qu’il en soit, la ministre de l’Environnement Catherine McKenna a réitéré, mercredi, durant une période de questions au Sénat, que le Canada continuera à concrétiser ses engagements en matière de lutte contre les changements climatiques aux côtés de l’administration de Donald Trump.
Mme McKenna a dit qu’elle vanterait l’event économique que représente la mise au level de applied sciences vertes.
Le fait que 195 pays aient signé l’accord de Paris «a envoyé un sign aux marchés que nous allons dans la course d’un avenir plus vert (…) et avec moins de carbone», a-t-elle fait valoir.
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